La thérapie par réalité virtuelle s’intègre aux thérapies cognitives et comportementales comme une méthode de type comportementale, développée grâce aux technologies numériques.

Il s’agit, d’une exposition aux situations anxiogènes dans le but d’obtenir une désensibilisation aux stimuli anxiogènes et surtout au ressenti anxieux, sans les fuir ou les combattre directement.

C’est principalement dans le traitement des phobies que la Réalité Virtuelle a été expérimentée et évaluée. À ce jour, l’exposition est le seul traitement des phobies dont l’efficacité a été prouvée de façon empirique. L’exposition du sujet aux situations phobogènes est menée de façon progressive, prolongée et complète. Autrement dit, dans le cabinet le patient apprend à « accueillir », à « accepter » et maîtriser l’anxiété associée à des différentes situations, tel que celles du décollage d’un avion, d’un blocage dans des embouteillages, de la montée dans un ascenseur, de l’approchement d’une araignée, etc…

Exposition à la réalité virtuelle est conduite comme une forme d’exposition graduée durant 8 à 12 séances. Les patients mesurent leur anxiété vis-à-vis des situations proposées à l’aide d’une ’échelle subjective d’inconfort. Dès que leur niveau d’anxiété, dans une étape, est descendu, ils sont encouragés à passer à l’étape suivante, un peu plus anxiogène et ainsi de suite…

Cette mise en situation est plus facilement abordable pour le patient et présente l’avantage de pouvoir être interrompue en cas de forte anxiété et reprise ensuite, en mettant à contribution différents outils de gestion des émotions.

En fait, l’exposition à un environnement virtuel prépare la personne concernée, à la désensibilisation aux situations réelles à venir, dans les conditions confortables d’un cabinet, sur le contrôle du thérapeute.

L’équipement que j’emploie utilise une technologie de pointe constituée d’un système d’immersion (HTC Vive) dans plusieurs environnements anxiogènes relié à un PC. Le logiciel contenant les environements sont fournis par C2care.

L’efficacité de la thérapie par la realité virtuelle est à ce jour validée pour le traitement des troubles psychiques suivants : l’acrophobie, l’arachnophobie, l’agoraphobie avec trouble panique, la glossophobie, l’aviophobie, les troubles du schéma corporel, l’hyperphagie compulsive, certaines addictions.

L’exposition dans une réalité virtuelle a comme effet une habituation aux stimuli anxiogènes. Cette désensibilisation est nécessaire et facilite l’immersion dans la réalité mais ne peut pas remplacer les autres techniques de la thérapie cognitive comportementale. Le patient doit faire d’abord un travail de compréhension du mécanisme du trouble et acquérir des outils d’y faire face. Il est accompagné tout au long de l’exposition par le thérapeute et guider afin qu’il arrive à une habituation à son propre ressenti et, par la suite, à une modification de sa perception de différentes situations anxiogènes, dans la réalité.

Éléments bibliographiques

Efficacité de l'exposition en réalité virtuelle pour le traitement de l'acrophobie : Une étude préliminaire

Auteur(s)
BOUCHARD S. (1) ; ST-JACQUES J. (1) ; ROBILLARD G. (1) ; COTE S. (2) ; RENAUD P. (1) ;

Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
(1) Université du Québec, Hull, CANADA (2) Université d'Ottawa, CANADA

Résumé
Cette étude vise à évaluer l'efficacité d'un traitement d'exposition virtuelle pour la phobie spécifique des hauteurs (acrophobie), de même qu'à soulever des hypothèses quant au mécanisme d'efficacité d'un tel type de thérapie. Cinq sujets féminins et deux sujets masculins, âgés entre 27 et 62 ans ont participé au projet de recherche. Le traitement consiste en cinq rencontres hebdomadaires d'une durée de 90 minutes. La première consiste en une entrevue d'évaluation visant à confirmer la présence d'une phobie spécifique des hauteurs selon les critères diagnostiques du DSM-IV (APA, 1994). Lors de la deuxième rencontre, le rationnel de la thérapie cognitive-comportementale est expliqué aux participants. Finalement, les trois dernières rencontres servent à l'exposition graduelle au stimulus phobogène par l'entremise de la réalité virtuelle. Des mesures ont été prises au pré-test, post-test et à la relance de six mois concernant l'anxiété reliée à la phobie et son évitement, l'inventaire des objets et sentiments générateurs de peur, le sentiment d'efficacité personnelle et la propension à l'immersion. De plus, des mesures concernant l'intensité des cyber-malaises et le degré de présence sont prises lors de chaque séance. Les mesures prises au pré-test et au post-test démontrent une différence significative (p < 0.01) pour l'ensemble des sujets sur la majorité des variables évaluées et les résultats de la relance indiquent que les gains sont maintenus.

Revue
Journal de thérapie comportementale et cognitive (ISSN 1155-1704)

Source
2003, vol. 13, no3, pp. 107-112 [6 page(s) (article)] (14 ref.)

Thérapie par réalité virtuelle dans la phobie sociale : Etude préliminaire auprès de 36 patients

Auteur(s)
LEGERON P. (1) ; ROY S. (1) ; KLINGER E. (2) ; CHEMIN I. (2) ; LAUER F. (3) ; ANDRE C. (1) ; MACQUERON G. (1) ; NUGUES P. (4) ;

Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
(1) Unité de Thérapie Comportementale et Cognitive, Service Hospitalo-Universitaire de Santé mentale et de Thérapeutique, Hôpital Sainte-Anne, 7 rue Cabanis, 75014 Paris, FRANCE
(2) Groupe de Recherche en Informatique, Image, Automatique et Instrumentation de Caen (GREYC), Caen, FRANCE
(3) Stimulus, Paris, FRANCE
(4) LTH Department of Computer Science, Lund University, SUEDE

Résumé
La phobie sociale est l'un des troubles mentaux les plus fréquents et accessible à deux formes de traitements validés scientifiquement: certains médicaments antidépresseurs et les thérapies comportementales et cognitives. Dans ces dernières, l'exposition progressive aux situations sociales redoutées apparaît être l'un des éléments thérapeutiques fondamentaux. L'utilisation de la réalité virtuelle semble une alternative intéressante aux stratégies classiques d'exposition. Objectif. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité d'une thérapie par réalité virtuelle (TRV), comparée à une thérapie cognitivo-comportementale de groupe (TCC). Population. La population étudiée est constituée de patients présentant une phobie sociale selon les critères diagnostiques du DSM IV (hommes et femmes, âgés de 18 ans au moins et de 65 ans au plus dont la phobie sociale persiste depuis 2 ans au moins et 25 ans au plus). Ont été exclus les patients présentant un trouble mental autre qu'un trouble anxieux, y compris les patients présentant un épisode dépressif majeur actuel. Méthodologie. Trente-six patients (17 hommes et 19 femmes) ont été inclus dans cette étude ouverte. 18 dans le groupe TRV et 18 dans le groupe TCC. La thérapie par réalité virtuelle a consisté en 12 séances hebdomadaires en individuel, de 45 minutes. La thérapie cognitivo-comportementale de groupe a consisté en 12 séances hebdomadaires de 2 heures. Les patients ont été évalués avant et après traitement: intensité de la phobie sociale (Liebowitz Social Anxiety Scale), anxiété et dépression (HAD, BDI-13), contextes sociaux anxiogènes, affirma tion de soi (Rathus), handicap (Sheehan Incapacity Scale), améliorations cliniques (CGI). Résultats. Les 2 groupes de traitement connaissent une amélioration clinique importante. Sur le critère principal d'évaluation (l'Échelle de Liebowitz), les patients du groupe TRV, pourtant au départ plus anxieux socialement, ont même montré une plus importante diminution de leur score d'anxiété sociale que les patients du groupe TCC. L'amélioration apparaît aussi cliniquement comparable pour les deux groupes en ce qui concerne les autres critères d'évaluation.

Revue
Journal de thérapie comportementale et cognitive (ISSN 1155-1704)

Source
2003, vol. 13, no3, pp. 113-127 [15 page(s) (article)] (28 ref.)

Editeur
Masson, Paris, FRANCE (1991) (Revue)

Apports de la réalité virtuelle à la prise en charge de troubles cognitifs et comportementaux

Auteur(s)
Evelyne Klinger (1)

Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
(1) LTCI - Laboratoire Traitement et Communication de l'Information

Résumé
Virtual reality technology allows the user to be an active participant, by means of various interfaces, in a three-dimensional world generated by the computer. Therapists became acquainted with the possibilities of this new interaction paradigm, and contributed to the development of virtual environments for diagnosis, therapy, rehabilitation and assessment. We chose to focus on the assessment and the treatment of the cognitive and behavioral disorders met in psychiatry and neuropsychology.

Virtual reality technology offers new means to evaluate and rehabilitate cognitive functions. It allows us to overcome some difficulties inherent in traditional methods and provides more appropriate solutions. Typically, “paper and pencil” tasks are replaced by simulations of daily life activities. The contribution of this research concerns the appropriacy of the virtual reality approach to diagnosis and therapy, and the resulting benefits.

Two little-researched subjects held our attention : the treatment of social phobia in psychiatry, and the assessment of action planning in neuropsychology. Our first objective was to design an application based on virtual reality for each of these subjects and to evaluate the feasibility. The second objective was to identify the contribution of virtual reality to the assessment and treatment of human dysfunctions.

The design and the implementation of a therapeutic treatment of social phobia, based on virtual reality, brought different challenges: the design of social interaction situations arousing emotional reactions among social phobic patients; the investigation of the various types of social phobia, showed the efficacy of the virtual reality therapy.

The design of a virtual system dedicated to human cognitive dysfunctions led us to tackle the assessment of action planning. It is based on the design of a planning task and a virtual environment, both of them called ecological. The application was unfolded in the context of aging and Parkinson's disease. The study, carried out among patients suffering from Parkinson's disease, helped us see the relevance and the potential of virtual reality approach.

According to the experiments we carried out, we are now able to identify the contribution of virtual reality to the assessment and treatment of cognitive and behavioral disorders. The contribution features, such as stimuli control, flexibility, etc. opens the way to new topics of reflection related to the role of virtual reality in the clinical process.

Type de document
Thèse
Autre [q-bio.OT]. Télécom ParisTech, 2006. Français

Domaine
Sciences du Vivant [q-bio] / Autre [q-bio.OT]

Progrès récents dans le traitement des troubles anxieux. / Recent advances in the treatment of anxiety disorders.

Auteur(s)
Antony, Martin M.

Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)

Résumé
[Correction Notice: An erratum for this article was reported in Vol 52(3) of Canadian Psychology/Psychologie canadienne (see record 2011-18506-009). In the CPA President’s Address article that appeared in the February issue of Canadian Psychology, “Recent advances in the treatment of anxiety disorders” by Martin M. Antony (Canadian Psychology, Vol. 52, No. 1, pp. 10–19), the heading for the article incorrectly printed as “Honourary President’s Address—2010.” It should have read “President’s Address—2010.” The publisher apologizes for this unfortunate production error. The online version has been corrected.] Over the past several decades, evidence-based treatments have emerged for each major anxiety disorder. These include primarily behavioural, cognitive, and pharmacological approaches. In addition, researchers continue to develop new ways of treating anxiety disorders and to improve on existing treatments. This article discusses several new and emerging treatments for anxiety disorders, including attentional training, virtual reality-based treatments, mindfulness and acceptance-based strategies, enhancement of exposure using d-cycloserine, and the application of motivational interviewing strategies in anxiety disorders. For each of these treatments, the current status and directions for future research are discussed. (PsycINFO Database Record (c) 2016 APA, all rights reserved)

Revue
Canadian Psychology/Psychologie canadienne, Vol 52(1), Feb 2011, 10-19

Source
American Psychological Association